
NADINE NOVEMBRE 2017 PARIS
(La photo est un peu flou mais son sourire est si. Eclatant)
Lorsqu’elle était petite
Elle mettait toutes ses poupées
Dans sa chambre
Dans son lit
Pour les protéger
Même parfois
Il n’y avait plus de place
Pour elle
Elle aimait leur raconter des histoires
Et écrire
Elle voulait être journaliste
D’ailleurs jusqu’au bout de l’adolescence
Son désir était
Journalisme ou histoire de l’art
Puis
Son bac raté
L’école de journalisme s’est évanouie
Beaux-arts restaient
Mais
Pour ses parents
C’était NON
LES BEAUX ARTS
Etaient un lieu….De perdition !!
Elle n’est jamais allée à l’école des Beaux-arts
Mais elle a fait l’école Martenot
Ecole montée par une famille
Très créative
Un garçon et deux filles
L’un a initié une méthode de musique
L’autre s’est inspiré d’Isadora Duncan
Et la troisième
A été Inspirée par le Bauhaus, l’art japonais
Et l’enseignant Johannes Itten
Elle est restée deux années
Dans cette école à Lyon
La ville de sa famille
Puis une année à Paris
Elle commence sa vie professionnelle
A Lyon
Elle crée un atelier d’art
Pour enfants
Et conjointement
Elle travaille dans une galerie
« Enfin…. vendeuse d’œuvres dans une galerie
dit-elle
Dubitative !!!!
Lorsqu’il y avait des ventes intéressantes
On lui demandait de partir »
Dans son atelier
Elle accueillait des enfants le soir
Après l’école et le mercredi
Certains de ces enfants étaient particuliers
Qui avaient de grandes colères en eux et
Qui doutaient d’eux même
Elle pensait qu’il était important de
Laisser éclater sa colère, couler ses doutes
Toutes ces choses liées aux humeurs
Aux sensations plutôt qu’à la raison
Aux pratiques inspirées par
Des japonais et des chinois
D’ailleurs
Tout cela se met en résonnance
Avec cette artiste
Fabienne Verdier
Dont elle a lu le livre
Et qui raconte
Sa formation artistique en chine
Ou un calligraphe lui apprend cet art
Au cours de sa formation
Elle raconte une anecdote
Son maitre calligraphe chinois réputé
Lui demande de représenter un os de cheval
Elle va passer un mois à faire des os de cheval
Et lorsqu’il regarde son travail ….Il dit
Ce sont des os morts
Le souffle est exclus de ce travail …Recommencez
Cela fait écho
Aux recherches de Nadine
Dans son atelier de Lyon
Juste après cet épisode
Elle se sentait très seule
Dans son atelier
Les dessins des enfants
L’intéressaient pourtant
Mais
Elle avait un chagrin d’amour
ALORS !!
Elle a fermé son atelier
Est partie à Paris
Coup de colère, coup de force
Qui l’a préparée aux galères
De son arrivée à Paris
Elle ne savait pas chercher du travail
Elle a commencé par faire un tour
Dans les galeries de peinture
RIEN
Des amis d’une agence de pub
Lui ont proposé un « petit boulot »
De standardiste !!!!
Elle assurait les courses
Pour les stylistes
Parfois faisait des propositions dessinées
L’agence était petite,
Elle faisait parfois fonction
D’assistante photo
Mais
Cela lui permettait de rentrait dans un réseau
Dans ces années
Elle a essayé l’école du cirque
En cours du soir
Mais très vite
Elle a souffert du dos
Et le kiné a confirmé
Que ce n’était pas un métier pour elle !
Cependant
Comme elle était dans le réseau
De la petite agence de pub
Ces amis, avaient
Un beau-frère artiste
Qui avait vendu une œuvre
À Danièle Giraudy
Qui créait
L’ATELIER DES ENFANTS
DU CENTRE POMPIDOU
« J’ai posé ma candidature
J’ai été recrutée à mi-temps
A quoi tiennent les recrutements
Ah le destin ! »
Dit-elle
Suite à ce recrutement
Elle a trouvé
Des petits boulots complémentaires
Des ateliers pour jeune public
Pour l’ADAC /organisme culturel de la Ville de Paris
ET
Pour l’Opéra Garnier
Elle était chargée des « ateliers jeunes publics »
Et aussi d’écrire un livre sur l’histoire du lieu
Son architecture les sculptures etc.
« Ah L’opéra Garnier !
C’était un lieu de rêve
Des voyages hors du temps »
De répétitions elle passait à l’atelier de couture
Aux loges, aux coulisses, au lac souterrain
Parfois elle montait dans les cintres avec les enfants
Tout le monde chantait
De la femme de ménage aux costumiers
Tous connaissaient le répertoire
Sur le bout des doigts
Mais c’était aussi
Dit-elle
« Un lieu de rivalités, de jalousies
C’était fascinant »
ELLE EST RESTEE 7 ANS
En complément de son mi-temps
A Beaubourg/Pompidou
Après,
L’opéra Bastille s’est profilé
Une autre histoire commençait
Et
Le musée de la poste lui a fait signe
Pour mettre en scène
Une grande exposition sur les CARTES POSTALES
CE FUT UNE AVENTURE !!!! ET TOUT UNE HISTOIRE
La directrice du musée
Avait vu à Pompidou
Une exposition que Nadine
Avait réalisée sur
Les cartes postales d’artistes
« Bon baisers d’artiste »
Elle a attendu deux ans
Pour finalement lui proposer un
Mi-temps
Pour mettre en œuvre une grande exposition
Sur le thème des collections de cartes postales
Avec comme œuvre phare
Un album de cartes postales qui avait appartenu à
Paul Eluard
C’était un superbe objet
Plein d’anecdotes de l’auteur
Mais lorsque la directrice lui annonce
Les conditions de son futur poste
« Vous vous occuperez de tout
Vous aurez un coin de bureau et un ordinateur »
Elle a passé trois mois
A écrire le projet
Elle lui a donné
En précisant
Avec tout le courage d’une jeune femme
Encore pleine d’espérance !!!!
« LE PROJET EST PRÊT
SI DANS 15 JOURS
JE N’AI PAS LES MOYENS DEMANDES
JE VAIS LE VENDRE AILLEURS »
Après quinze jours de réflexions
La directrice lui a accordé
Tout ce qu’elle avait demandé
Elle était très intelligente
Mais de caractère instable
L’autre difficulté venait
Des collectionneurs eux même
Aucun n’avait compris son concept
Qui était
Trouver des collections originales
Qui témoignent d’une passion
Beaucoup étaient plutôt
« Des compilateurs maniaques »
Aux yeux desquels
Leur collection
Avait une valeur inestimable
Mais
Qui savaient parfaitement que leurs collections
Etaient composées d’objets sans valeur
Elle a fini par l’intermédiaire d’une amie
Par rencontrer un italien
Qui lui a données des adresses
De collectionneurs très originaux
Et tout était parti positivement
Et au fur et à mesure
Elle a rencontré les gens qu’elle cherchait
A travers ce biais si petit si insignifiant
Les cartes postales
Elle a trouvé des gens
Qui disaient des choses
Très importantes et très intelligentes
Elle restée deux ans
Puis
Retour à Pompidou
Gaëlle Bernard
La responsable de l’atelier des enfants
Avait fait pression
Auprès de la direction
Pour que tout le monde
Passe à plein temps
Ce fût une période faste
Ils et elles étaient
Dans l’expérimentation
Et la rencontre
D’artistes contemporains
C’était une vraie REVOLUTION
Nous avions initiée
Une série d’expositions ou
Toucher sentir manipuler
Etait permis
!!
« C’est là que ma famille et moi
Lors de notre premier
Voyage à Paris, nous
Avons découvert
L’expo sur le sable imaginé par
Guy Guiraud et réalisé par Nathalie Hessel
Une future collègue …
Lorsqu’entre 2000 et 2005
J’ai travaillé à l’atelier des enfants
Elle a commencé à créer des expos
Avec des artistes contemporains
Et des ateliers jeunes publics
Elle évoque l’expo TONY CRAGG
Un atelier expo
Elle et TONY CRAGG avaient mis dans l’espace
Des moulages, des objets des croquis
Qui montraient le processus de création
De l’artiste
Et comment d’un ratage
Peut naitre une œuvre réussie
Pour Cragg il était très utile de se tromper
C’était une ruche /atelier
Autre évocation
Le travail de LUCIANO FABRO
Autour de la rétrospective du musée
Une seule œuvre exposée : « Prométhée »
Sur le thème
De la création de la mesure et du nombre d’or
Et
Tout l’espace était un champ d’expérimentation
Sur la mesure au temps des cathédrales
Ou des égyptiens, la recherche du nombre d’or
Avec un mètre étalon
Une seule œuvre et le reste du lieu réservé à l’expérimentation
C’était un autre défi
Elle avait des exigences incompatibles
Elle s’est fâchée avec l’artiste
Elle n’a jamais pu faire des choses molles et/ou convenues
Elles et ils étaient tous dans l’aventure permanente
Et restaient dans les essentiels
Ce n’était jamais le propos qui descendait vers les enfants
Mais des territoires
A explorer en commun pour découvrir
Cartographier ces découvertes avec eux
Parfois il fallait revenir sur leurs propositions
Les revoir, parfois,
Faire de nouvelles propositions aux enfants
Sur le même thème
Par exemple en nommant les lieux cartographiés avec eux
Nommer signifie exister
Parfois un petit groupe débattait avec eux
Puis rejoignaient le grand groupe
LA
Nadine est dans son rêve…. !
A un moment une corde
Devient une montagne tortueuse
Elle le devient avec les enfants et nous
Il est possible de s’y promener d’y vivre des avatars
De la cartographier de la légender
Ressentir que l’autre
N’habite pas le même territoire
Mais que son territoire
Est aussi essentiel
Elles et ils travaillaient six séances avec les enfants
Ceci explicite leur fonctionnement d’expérimentation
Et a permis d’explorer des éléments aussi basiques qu’essentiels
Comme la terre dans tous ses états
Brique comprises, L’eau le bois, la lumière, la couleur etc.
Ils avaient prévu de travailler
Sur le ciel
« Ariane Espace »
Les avaient contactés,
Nadine a commencé avec enthousiasme
A travailler sur l’idée du ciel
Mais la direction du Centre Pompidou
A vu dans l’aventure
Seulement la question financière
Le projet n’a jamais vu le jour
Dommage
Autre aventure malheureuse
L’artiste PHILIPPE FAVIER
Envisageait d’évoquer l’archéologie de son travail
Dans le forum, sur la mezzanine
Elle voyait la portée de ce projet
Le lieu, le sujet ….
Elle était emballée
Mais
Les amis de l’artiste, l’en ont dissuadé
Pour eux
Faire un projet avec des enfants
Est dévalorisant
C’est « retourner sur le marché de l’art
Par la petite porte »
Un mois plus tard
Il s’est décidé à passer outre
…. Il était trop tard….
Ensuite
« Le projet KAWAMATA
Quel projet magnifique ! »
Dit-elle en souriant
Cet homme est un artiste humaniste
Passeur missionnaire
Il vient perturber l’ordre établi
Du paysage, ou de l’urbanisme
Donner une autre perspective à la réalité…S’introduire dans les interstices
Pour parler de la ville autrement
Par ce qu’il met en place,
Il donne des sources de rêve, de réflexion …Sur l’homme urbain ..Le migrant
Plus généralement
La place que l’on donne à l’autre
Il travaille avec des étudiants des parents des enfants
Son travail de collaboration est très complet
Et généreux pour ses équipiers temporaires
Elle aurait aimé terminer sa carrière avec
Le nid de kawamata l’œuvre qui sortait du mur !
« Au fond, le fil rouge /fil conducteur
A été cohérent, même en zig zag toute ma vie professionnelle a consisté à
Écrire des histoires, dessiner, peindre, photographier en transmettant aux autres »
dit-elle
Elle a laissé passer un temps puis
« Cela ne m’a pas empêché de prendre des coups, mais j’ai toujours voulu continuer »
Elle continue …en pointillé
Trois ans après sa retraite
Le musée de Taipei à Taiwan
Lui a demandé d’assurer une formation
Pour le personnel de médiation
Suivi par la demande d’un album pour très jeune public
En collaboration avec l’artiste illustratrice ZAÏJIA
Enorme travail. Mais
Moments de joie créatives entre elles deux
Actuellement
Elle effectue un travail de mémoire
Avec une professionnelle dépêchée par le Centre Pompidou
L’artiste CLAIRE DEROIN
Elle se réjouit qu’il reste quelque chose
DE CES 36 ANS DE L’ATELIER DES ENFANTS
Crée dans l’enthousiasme des débuts du Centre Pompidou
Dans l’impertinence et la créativité de cette équipe
De jeunes artistes en devenir
Qui ont porté une révolution joyeuse
Une nouvelle approche de la relation artiste enfants
Elle rêve quelques instants
« Je me pose des questions
Sur le sens de mon travail….
Mais 36 ans à se faire plaisir… »
Quel joli mot de la fin…Quelle carrière exemplaire
Se faire plaisir et voir briller les yeux du public
Mais, à ce jour
Un autre projet se profile Nadine n’a pas fini de s’amuser….Encore et encore
Elle fera briller des yeux
CONTESSE
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Mimi Contesse
Contesse